Face à cette situation nouvelle du confinement et bientôt à celle du déconfinement, chacun va réagir à sa façon, en fonction de sa personnalité, de son historique, de son vécu actuel, de sa capacité d’adaptation.
SON PROPRE VECU, GRILLE DE LECTURE NATURELLE DES COMPORTEMENTS DES AUTRES
Il n’y a pas en soi de comportement normal ou anormal, inquiétant ou rassurant. Pourtant, la tendance naturelle des personnes va être d’avoir un avis sur la question en partant du référentiel que constitue leur propre vécu.
Si une personne a levé le pied professionnellement, elle va s’attendre à ce qu’il en soit de même pour les autres et elle peut s’étonner, s’agacer ou s’inquiéter si son manager ou ses collègues continuent comme avant. Cela mérite en effet d’être vigilant car le contexte a changé et ne pas adapter son comportement peut être une façon de nier cette nouvelle réalité. Mais cela peut aussi être source d’équilibre si le travail constitue une bouffée d’oxygène, une façon de s’évader de son isolement ou d’une proximité familiale pesante.
De même, quelqu’un qui a hâte que le confinement se termine pour retrouver ses habitudes, ses collègues et ses amis, pourra ne pas comprendre ceux qui questionnent les conditions de la reprise ou qui refusent de renvoyer leur enfant à l’école… Cela peut être en effet le signe que ces personnes a priori peu pressées se referment sur elles-mêmes. Mais cela peut aussi exprimer le fait qu’elles souhaitent ressortir en s’assurant de pouvoir répondre à leurs besoins de sécurité.
L’IMPORTANCE DU DIALOGUE
L’interprétation n’est donc pas évidente a priori. Seul le dialogue avec la personne en question peut permettre de se faire une idée de son état mental et de la nécessité ou pas de l’accompagner ou de l’orienter vers un professionnel.
C’est la capacité de l’entourage personnel et professionnel à ouvrir cet espace de dialogue qui permettra de prendre au mieux soin des autres dans cette période si particulière.
Guillaume Gourvil - Psychologue du réseau Ma Vie en Mieux